Bases de données no code : Airtable et Xano dominent

Bases de données no code : Airtable et Xano dominent Baserow, NocoDB, Supabase... Tour d'horizon des serveurs de données orientés développement sans code. Le point sur leurs avantages et inconvénients.

A l'instar des outils de création d'applications sans code, les bases de données no code se découpent en deux grandes catégories : les environnements ciblant les citizen developers d'une part, et ceux centrés sur des profils de développeurs plus aguerris d'autre part. "La première est dominée par la solution Airtable, la seconde par Xano. Chacune affiche ses avantages et ses inconvénients", note Valentin Bert, CEO de l'agence Nocode Factory.

Comparatif des bases de données no code
  Airtable Baserow NocoDB Supabase Xano
Excel gamifié X X X    
Auto-hébergement possible   X X X X
Gestion du passage à l'échelle       X X
Open source   X X X  
Repose sur la base PostgreSQL       X X

"Airtable et Xano se prêtent à des types de projets bien distincts. Airtable, grâce à sa simplicité, est parfait pour des solutions nécessitant une gestion visuelle et collaborative peu coûteuse. À l'inverse, Xano est conçu pour des projets plus ambitieux, nécessitant une forte personnalisation et une logique backend avancée. Il se révèle de facto plus complexe à appréhender", décrypte Valentin Bert. "Par exemple, une PME cherchant à organiser ses tâches et ses contacts optera probablement pour Airtable. Une entreprise développant une application mobile complexe avec de fortes exigences en termes de performances se tournera plutôt vers Xano."

Mélinda Ferda, engineering manager au sein de l'agence Alegria, complète : "Airtable combine une interface de visualisation de type tableur à une base de données relationnelle. Ce qui le rend très abordable pour les personnes qui connaissent déjà Excel. C'est là l'une de ses grandes forces."

Airtable pour les opérationnels

Airtable est définitivement conçu pour les opérationnels. "L'outil repose sur une structure de base de données avec une interface Excel gamifiée. N'importe quel collaborateur peut afficher et manipuler la donnée, voire créer des automatisation", souligne Louis Adam, fondateur et dirigeant de l'agence Hyperstack. "C'est une solution puissante qui peut permettre par exemple de créer très rapidement un CRM ou un ERP complet, de la création de leads à la facturation." Dans un second temps, l'entreprise utilisatrice pourra souhaiter développer une interface graphique à l'attention de ses clients ou de ses partenaires. "Dans ce cas, on aura recours à un builder d'apps qui sera utilisé en frontend d'Airtable pour gérer les accès", complète Yann Prigent, développeur chez Hyperstack. A l'opposé d'Airtable figure Supabase qui s'apparente à un backend low code taillé pour accroître la productivité des développeurs.

"Dans le cas d'une start-up avec un potentiel de croissance important, on sera tenté se tourner vers Xano ou Supabase"

Autre base de données sans code, Baserow s'inspire d'Airtable. Principale différence : cet outil est open source alors qu'Airtable demeure propriétaire. Du coup, Baserow peut être hébergé à l'emplacement de son choix là où Airtable reste une application SaaS imposant des localisations. Par défaut, ce dernier (qui repose sur le cloud d'AWS) héberge les données utilisateur aux Etats-Unis. Son abonnement "Enterprise" permet cependant de les hoster en Europe, sur la région cloud d'Amazon basée à Francfort. Comparé à Baserow, NocoDB est aussi inspiré d'Airtable. Egalement open source, cet outil se révèle néanmoins plus difficile à appréhender que Baserow.

Xano et Supabase pour les développeurs

Quant à Xano et Supabase, tous deux proposent une région cloud en France à proximité de Paris. Dans le même temps, ils offrent une possibilité d'auto-hébergement. Un point fort pour les projets impliquant une forte adhérence au RGPD.

Autre point commun des deux solutions, Xano comme Supabase s'adossent à des bases postgreSQL. "Xano ajoute à cette couche un environnement low code qui permettra de décrire la logique applicative. Ce qui permettra de gérer les modifications, les agrégations, les transformations de données", égraine Yann Prigent. Et Mélinda Ferda chez Alegria de préciser : "Xano est équipé d'un outil de conception d'API. Il génère un code très proche de celui qui aurait été créé par des développeurs. Un programmeur qui utilisera Xano retrouvera ses repères, notamment le fait de dissocier la logique applicative de la base de données ou encore le fait de pouvoir intégrer des packages JavaSript." Xano pourra également encaisser de forts volumes de trafic. Idem pour Supabase.

Comparé à Xano, Supabase demeure plus difficile d'accès. "Pour certaines requêtes, il sera nécessaire de maîtriser le langage SQL. De même pour créer des fonctions postgreSQL, il faudra maîtriser la syntaxe afférente", note Mélinda Ferda. Face à ses contraintes, on pourra être tenté d'ajouter à Supabase un outil d'automatisation no code type n8n en vue de prendre en charge la logique applicative et les fonctionnalités.

Au final, le choix d'une base de données no code dépendra de la problématique à adresser. Combiner un builder d'apps comme Softr avec Airtable pourra suffire pour développer une application interne assez standardisée. En revanche, un frontend de type WeWeb couplé au backend Xano ou Supabase sera plus approprié pour des produits dotés de fonctionnalités complexes et pointues. "Tout dépendra également des environnements existants, notamment l'utilisation de bases PostgreSQL. Mais aussi de la perspective en matière de montée en charge sur de forts volumes de trafic. Dans le cas d'une start-up avec un potentiel de croissance important, on sera tenté de se tourner vers Xano ou Supabase", ajoute pour finir Arthur Corré, no code ops et product builder chez Hyperstack.