Donald Trump, entre affaires et diplomatie, en opération séduction au Moyen-Orient
Le président américain Donald Trump a entamé ce 12 mai sa première tournée officielle depuis sa réélection. Ce déplacement de quatre jours au Moyen-Orient comprend des escales en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Il vise à renforcer les relations économiques et à traiter plusieurs dossiers géopolitiques sensibles.
Un déplacement axé sur les échanges économiques
Le président américain s'est rendu d'abord à Riyad, accueilli sur le tarmac de l'aéroport par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Tous deux ont remonté un tapis couleur lavande avant une cérémonie d'accueil. Selon les mots de Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, cette visite marque un "retour historique" dans la région. Celle-ci a déclaré : "Le président Trump revient huit ans plus tard pour réaffirmer sa vision d'un Moyen-Orient fier, prospère et qui réussit, où les États-Unis et les nations du Moyen-Orient entretiennent des relations de coopération et où l'extrémisme vaincu est remplacé par les échanges commerciaux et culturels", citée par Le Figaro.
Des annonces économiques majeures sont attendues. Washington espère obtenir près de 1 000 milliards de dollars de contrats et d'investissements, selon Radio France. Une partie concerne les exportations de semi-conducteurs et de technologies d'intelligence artificielle. L'Arabie saoudite a déjà annoncé en mars un programme de 1 400 milliards de dollars sur dix ans, consacré à la production de semi-conducteurs et aux infrastructures nécessaires à l'intelligence artificielle.
Le Qatar, également visité par le président, joue un rôle diplomatique important et pourrait offrir un Boeing 747-8 d'une valeur estimée à 400 millions de dollars. Donald Trump a réagi : "Si nous pouvons obtenir un Boeing 747… pour l'utiliser pendant quelques années pendant que l'on construit les autres avions, c'est un très beau geste".
Un contexte régional sous haute tension
La visite survient alors que la région est marquée par des tensions. La guerre à Gaza, après l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, a freiné les discussions sur la poursuite des accords d'Abraham. L'administration américaine ne joue plus un rôle direct de médiateur entre Israël et les pays arabes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n'a pas été inclus dans le programme de la tournée. Donald Trump a exprimé son exaspération face à l'absence d'avancées vers la création d'un État palestinien.
Des négociations avec l'Iran sur le programme nucléaire se poursuivent également. L'envoyé spécial Steve Witkoff a déclaré dans un entretien publié par Breitbart, relayé dans Le Monde : "Un programme d'enrichissement ne peut plus jamais exister dans l'Etat iranien. C'est notre ligne rouge. Pas d'enrichissement. Cela veut dire démantèlement, cela veut dire pas de militarisation et cela veut dire que Natanz, Fordo et Ispahan doivent être démantelés".
Outre ces enjeux, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis attendent des levées de restrictions américaines sur les exportations de technologies et sur les programmes nucléaires civils. Les discussions incluent aussi des ventes d'armement : Washington a validé la vente de six hélicoptères Chinook aux Émirats arabes unis pour un montant supérieur à 1,4 milliard de dollars, selon Le Figaro.